vendredi 11 avril 2025

Covid and morality

If I had been the devil, I would have created the covid. Because I don't know anyone who got vaccinated for an immoral reason. Everyone got vaccinated for preserving their ability, not to enjoy, but to perform their duties: To continue earning for your family, to be able to travel to look after your dependants, sometimes, to conform to the conspiracy theory that you would "stop transmission" and not be a danger to others, and in very few cases that I know, with the hope to protect your own health, which is of course not immoral at all, but not as altruistic as the majority of people's motivation to get vaccinated.

Now, if you set-up conditions that force people to harm themselves out of their higher, altruistic ideal, that is a definition of torture.

Covid has been a mass torture of humanity, a devilish enterprise.

We should not abandon morality. A person who acted out of goodwill should never regret her action, whatever the cost.

But we must understand that intelligence and morality are weapons at the service of each-other. Being moral is not an excuse for not being intelligent, and being intelligent is not an excuse for not being moral. How we make these two forces protect and save each-other is the most difficult work, the work of becoming human.

lundi 24 mars 2025

Michel Rocard, Scott Ritter

Premier ministre Michel Rocard :

"C’est une affaire à millions de morts, l’hypothèse étant que ça commence nucléaire."

https://www.liberation.fr/france/2012/03/02/michel-rocard-on-est-dans-l-imbecillite-politique-collective_799992/


Weapons inspector Scott Ritter:

“Striking Iran isn’t just ripping up treaties, it means that the U.S. would break the taboo that’s been in place since Hiroshima and Nagasaki on the use of the Nuclear Weapons and we will become, by definition, the worst nation in the world, the most evil nation in the world!”

WHY WOULD US FIGHT IN YEMEN?

Interview for Judging Freedom

https://www.youtube.com/live/DSfF59Y6Bhc



mercredi 19 mars 2025

Pepe Escobar

https://strategic-culture.su/news/2025/03/19/hard-rains-gonna-fall-from-west-down-to-east/

Pepe Escobar summarizes our situation like rarely before.

The overall feeling is that Europe is (still) at the centre stage. But that is NEW. Before, Europe WAS the centre stage. Europe was looking at India, China, America, Africa with unlimited passion and lust. Now it is the turn of these countries to look at Europe. But there will be no symmetry. As Escobar writes, Russia is not Faustian. India and China, or Africa, even more evidently less! Escobar is silent about the US. I believe they are not Faustian. Their trajectory is different. Europe is not anymore the centre stage, it is AT the centre stage. Everyone looks with pity, interest and indeed, compassion: How far will Europe go in self-destructive hubris?

lundi 17 mars 2025

Stephan Korinth

Excellent article par un jeune journaliste Allemand indépendant, co-fondateur de ce journal en Allemand avec certains articles traduits en Anglais. 

Ca bouge !!! La vieille Europe n'est pas encore morte !!!

https://multipolar-magazin.de/artikel/the-long-lineage-of-russophobia

samedi 15 mars 2025

Question for today

What would have happened if the US had continued supporting Germany after 1945?

What would have happened if the US had continued supporting East Pakistan after 1971?

What would have happened if the US had continued supporting Cambodia after 1979?

vendredi 14 mars 2025

Achille Mbembe vs Carl Schmitt

"This is not war in the Clausewitzian sense of two sovereign actors vying for victory. It is war in the Schmittian sense, where one side is an object rather than a subject, a battlefield rather than a player. The U.S. does not merely use Ukraine. It governs the conditions of its life."

"The logic of necropolitics, as theorized by the Cameroonian historian Achille Mbembe (b. 1957), is laid bare in the choreography of these negotiations. It is not just about war but about the management of death itself, the strategic control of who is allowed to live and who is left to perish. For Ukraine, existence is contingent upon its usefulness to larger powers, a pawn whose suffering is not a tragedy but a calculated necessity."

Constantin von Hoffmeister, March 2025

https://www.eurosiberia.net/p/necropolitics-ukraine-and-the-trump-brokered-negotiations

Achille Mbembe knows a thing or two about architecture:

https://www.e-flux.com/architecture/coloniality-infrastructure/410015/the-earthly-community/

 

dimanche 9 mars 2025

Racisme du passé et du futur

Il y a beaucoup de malentendus sur la question du racisme parcequ'il y en a deux formes, fondamentalement différentes dans leurs motivations : Le racisme qui juge les gens en fonction de leur passé familial, leurs "gènes", tout ce qu'on attribuait autrefois à la "race", et le racisme qui juge les gens en fonction de leur avenir, ce que les politiciens appellent parfois "la communauté de destin", ou ce dont on parle lorsqu'on dit que certains groupes de personnes, ou institutions, "ont vocation" à faire certaines choses plutôt que d'autres.

Appeler "racisme" la deuxième forme est une analogie, car ça n'a pas grand-chose à faire avec la race, la génétique ou le passé, mais est directement lié à la géographie. C'est un jugement de la personne qui n'est pas motivé par son héritage, ni génétique ni culturel, mais par l'endroit où elle vit.

C'est cette forme moderne de racisme géographique qui explique les guerres aujourd'hui, et non pas le racisme à l'ancienne, basé sur la couleur de peau ou le patrimoine culturel.

Plusieurs philosophes ont caractérisé, à leur manière, ce racisme qui motive les guerres et la politique aujourd'hui. Jacques Rancière l'appelle "le racisme froid", et Alain Badiou l'appelle de manière interchangeable "le racisme d'état" ou "le racisme intellectuel".

Il est important de comprendre les buts et les moyens du racisme froid, ou racisme intellectuel, si l'on veut échapper à son emprise et ne pas se laisser embrigader dans la grande mobilisation générale, la militarisation des identités qui sème la misère et les catastrophes aujourd'hui. 

Sauver l'identité, forme visible, et par conséquent la seule que l'on peut aimer dans la pratique, de ce qui est le plus sacré en chacun de nous, est notre tâche aujourd'hui.

Who is defending terrorism?

Check who is defending terrorism, and with what intellectual arguments.

Note that the introductory paragraph, which was added later by the editor, is totally hypocritical, it's legalese to preempt legal problems following a powerful attack against prof. Viminitz's cynical paper, by one of his former students.

Yes, in a strange twist, reading what your ennemies write often helps in understanding yourself deeper, what you stand for, and why.

There is a deep relation between intellectual work and evil. Without evil, the good would maybe not understand itself. In a sense, evil and intellectual work are two forms of the same thing.

https://www.veteranstodayarchives.com/2011/12/03/my-open-letter-to-canadas-foremost-philosopher-of-war/

Sixième et dernier tract de la Rose Blanche

Rédigé par le prof. Kurt Huber (le professeur de philosophie de Hans Scholl et Alexander Schmorell), début février 1943 juste après la capitulation allemande à Stalingrad, il s'adresse aux étudiants et sera imprimé à plus de 2 000 exemplaires. Mais quelques jours plus tard, le 18 février 1943, trois membres de la Rose Blanche sont arrêtés par la Gestapo et condamnés à mort ; deux mois plus tard, la Gestapo arrête trois autres membres. L'activité de la Rose Blanche aura duré moins d'un an, mais le sacrifice de ces jeunes a sauvé la réputation de l'Allemagne.

Étudiantes ! Étudiants ! 

La défaite de Stalingrad a jeté notre peuple dans la stupeur. La vie de trois cent mille Allemands, voilà ce qu'a coûté la stratégie géniale de ce soldat de deuxième classe promu général des armées. Führer, nous te remercions !

Le peuple allemand s'inquiète : allons-nous continuer de confier le sort de nos troupes à un dilettante ? Allons-nous sacrifier les dernières forces vives du pays aux plus bas instincts d'hégémonie d'une clique d'hommes de parti ? Jamais plus !

Le jour est venu de demander des comptes à la plus exécrable tyrannie que ce peuple ait jamais endurée. Au nom de la jeunesse allemande, nous exigeons de l'État d'Adolf Hitler le retour à la liberté personnelle; nous voulons reprendre possession de ce qui est à nous; notre pays, prétexte pour nous tromper si honteusement, nous appartient.

Nous avons grandi dans un État où toute expression de ses opinions personnelles était impossible. On a essayé, dans ces années si importantes pour notre formation, de nous ôter toute personnalité, de nous troubler, de nous empoisonner. Dans un brouillard de phrases vides, on voulait étouffer en nous la pensée individuelle, et on appelait cette méthode : «formation pour une conception saine du monde». Par le choix du Führer, un choix comme on n'en pouvait faire de plus diabolique et de plus borné à la fois, des hommes sont devenus des criminels sans dieu, sans honte, sans conscience; il en a fait sa suite aveugle, stupide. Ce serait à nous, «travailleurs intellectuels» de régler son compte à cette nouvelle clique de Seigneurs. Des combattants du front sont traités comme des écoliers par des Chefs de groupe, ou des aspirants Gauleiter.

Il n'est pour nous qu'un impératif : lutter contre la dictature ! Quittons les rangs de ce parti nazi, où l'on veut empêcher toute expression de notre pensée politique. Désertons les amphithéâtres où paradent les chefs et les sous-chefs S.S., les flagorneurs et les arrivistes. Nous réclamons une science non truquée, et la liberté authentique de l'esprit. Aucune menace ne peut nous faire peur, et certes pas la fermeture de nos Écoles Supérieures. Le combat de chacun d'entre nous a pour enjeu notre liberté, et notre honneur de citoyen conscient de sa responsabilité sociale.

          Liberté et Honneur !

Pendant dix longues années, Hitler et ses partisans nous ont rebattu les oreilles de ces deux mots, comme seuls savent le faire les dilettantes, qui jettent aux cochons les valeurs les plus hautes d'une nation. Ce qu'ils entendent par ces mots, ils l'ont montré suffisamment au cours de ces années où toute liberté, matérielle aussi bien qu'intellectuelle, toute valeur morale furent bafouées. L'effusion de sang qu'ils ont répandue dans l'Europe, au nom de l'honneur allemand, a ouvert les yeux même au plus sot. La honte pèsera pour toujours sur l'Allemagne, si la jeunesse ne s'insurge pas enfin pour écraser ses bourreaux et bâtir une nouvelle Europe spirituelle.

Etudiantes ! Etudiants ! Le peuple allemand a les yeux fixés sur nous ! Il attend de nous, comme en 1813, le renversement de Napoléon, en 1943, celui de la terreur nazie.

Bérésina et Stalingrad flambent à l'Est, les morts de Stalingrad nous implorent ! 

Nous nous dressons contre l'asservissement de l'Europe par le National-Socialisme, dans une affirmation nouvelle de liberté et d'honneur.



jeudi 6 mars 2025

La CIA n'oublie pas

La raison que De Gaulle avait donné pour que la France fasse ses propres bombes atomiques était de se doter d'un argument imparable pour pouvoir refuser d'héberger les bombes atomiques américaines sur notre sol, avec tous le pouvoir pour les Américains et tous les risques pour les Français, ce qui aurait annulé le principe même de la dissuasion nucléaire. 

L'Allemagne, l'Italie, la Belgique, n'ont pas ce luxe, et risquent une représaille nucléaire quasi-automatique si des avions Américains lâchent une ou des bombes nucléaires sur l'ex-URSS/Russie après avoir décollé de ces bases.

Il n'est pas difficile d'imaginer ce qu'un politicien US préférera, une bombe lancée depuis l'Europe qui explose en Russie après quelques minutes et qui ne provoquera probablement pas de riposte nucléaire sur le sol Américain, avec une bombe lancée depuis les États-Unis, qui a besoin de plus de temps pour arriver, et déclenchera une riposte automatique et inévitable.

Apparemment Macron n'a pas compris.

Espérons que des militaires Français lui expliqueront, publiquement si nécessaire, un peu de stratégie militaire et d'histoire plutôt récente, même s'il n'était pas né à l'époque. 

La CIA, elle, n'oublie pas, et continue fort logiquement (y compris par une de ses officines médiatiques, ci-bas) de pousser sa charrue, quel que soit l'administration en cours.

https://theconversation.com/la-dissuasion-nucleaire-francaise-est-elle-credible-face-a-la-russie-251243

mercredi 5 mars 2025

I am Zelensky

Russia seems to have finally come to terms with the idea that it's kicked out of Europe, after 200 years of brutal European invasions.

The United States also seem to have cut the umbilical cord, and accepted they are not a distant European colony, not even in the cultural sense. The realisation was condensed in the short, uneasy dialogue of US president Donald Trump and British P.M. Keir Starmer in front of the journalists.

And Europe now also realise they are on their own, as expressed by the Polish P.M. Donald Tusk before taking off for the emergency European meeting in London: "why are 500 million European asking 300 million Americans to protect them from 140 million Russians"? (Donald Tusk could also ask why Napoleo returned from Russia with only 10% of his 600,000-strong army, and the nazi and their Europeans allies didn’t even return at all, despite their massively genocidal tactics, and how today's thoroughly satanic experiment could succeed where the previous 2 failed!)

The European empire was hoping to survive by proxy, through the United States. The Project for a New American Century (PNAC), officially kicked off on 11 September 2001, with a few thousand New Yorkers as unwilling sacrificial victims, immediately followed by millions of Afghans, Irakis, and many others who thought it would not reach them.

The PNAC is not working. The only thing that keeps the empire afloat, the acceptance of the US dollar as an international currency, is being maintained only to keep the US as quiet as possible while their power of nuisance slowly fades. Yemen shoots US drones one after another and scares off US aircraft carriers with hypersonic missiles that the US do not have yet.

So everyone is on their own. The Americans, the Russians, the Chinese, the Europeans, have all accepted the end of the empire.

It is refreshing, but now that deadly illusions are collapsing, is the time more than ever to know our values, and in our times of unprecedented freedom and responsibility, to have the courage to stand by what we really love, by what is really worthy of our respect and love: Other humans, our sisters and brothers.

The few of us who have been spared by war so far, are all like president Zelensky now: The free supply of cocaine is ending, and we are faced with our naked life. What are we, what do we want really?

dimanche 2 mars 2025

Comfortably numb

50 years ago a publishing house was founded in France, called "alternative et parallèles", it published "le Catalogue des Ressources", the French translation of the "Whole Earth Catalog", a wonderful annual publication, ancestor of the internet according to its editor Stewart Brand. They also published in 1979 the French translation of "Shelter" by Lloyd Kahn, which they translated as "Habitats - constructions traditionnelles et marginales". This glorious publishing house has published many excellent books, including the first Earth Construction Manual written by CraTerre -probably the first earth construction manual in the world, and still one of the best- and still exists, under the name "éditions alternatives".

The French painter Pierre Fournier wrote in the first editorial of La Gueule Ouverte in 1972, "Very quickly readers wrote to me to urge me to found, and quicker than that, a "Rousseauist party" intended to "gather the marginals". The marginals - how right they are! not wanting to be gathered, and especially not within a party, whatever its -ism, there was probably better to do".

At the time we were longing to be "marginal" and "different", the "Autrement" (literally, "Differently") publishing house also started in 1975!

"Parallel" schools, "alternative" medicines were cool.

Today, you are no longer "alternative" or "parallel" but "sectarian" or "conspiracy theorist"!

What happened?

Many theories declared unscientific by the authorities (washing your hands before operating on a patient, the idea that cigarettes or asbestos cause cancer, or that the continents move, etc.) have turned out to be true, and many conspiracy stories put forward by the authorities (that Iraqi soldiers took babies out of incubators in 1991, that Saddam Hussein's anthrax rockets could reach London in 45 minutes in 2003, that Covid-19 appeared in a wild animal market, etc.) have turned out to be false.

How do you separate truth from falsehood? In my experience there is no recipe, and no short-cut to actual work. Sometimes you have to not be afraid of making mistakes, and examine a question as freely as possible. And when you understand that you have made a mistake, correct yourself.

I believed, at least once, in a conspiracy theory that I finally recognized was false. And my memory is playing tricks on me! I was quite surprised to discover, in 2008, one of my emails in which I made fun of a friend who said that no plane had crashed into New York on September 11, 2001. I advised her not to spread gossip. In 2008! I thought I had understood long before. Well, no. In 2008, I firmly believed it. Without ever having thought about it, in fact. I was sure of it, that's all. No time to waste on that. I don't know when I started to think about it. In 2010 I had changed my mind. Maybe thanks to this friend, in fact. The problem with beliefs is that we don't notice them. Neither when they arrive, nor when they go away. So "common sense" is not a reliable enough guarantee, and there are surely still false conspiracy theories that I believe in, that I am not yet aware of... After all, this is what Gandhi, René Girard, Jacques Derrida, Julian Assange and many others less well-known have pointed out: To fight structural violence you first have to uncover it, and this process of uncovering (that Gandhi called non-violence) is at the receiving end of a self-righteous and exacerbated violence, that we were more comfortable keeping unnoticed. The uniquely paradoxal song by Pink Floyd, 'comfortably numb', describes this desire to be unaware, this desire for numbness. The paradox is that the song invites a heightened awareness of this desire for numbness, which usually remains unnoticed... and so comfortably so!

The discovery that traditions, if honestly worked with, can come to the rescue of the marginals, is a paradox only in apparence, and this is what "Éditions alternative et parallèles" and others, like architect Hassan Fathy thrived in, what philosopher Jacques Derrida theorised, and it is what Yeshayahu Ben-Aharon called, 14 years ago, "the reversal of the reversal" ('The Event in Science, History, Philosophy and Art').

But there is one thing that today prevents us from discovering our own errors: Denouncing all criticism as a "conspiracy theory". This expression is a convenient refuge for our laziness, the mother of lies!

Joel Sternheimer said that science is the daughter of ethics. Lies are the sons of laziness...

Tranquillement engourdi

Il y a 50 ans une maison d'édition débutait qui s'appelait "alternative et parallèles", elle publiait "le Catalogue des Ressources", la traduction Française du "Whole Earth Catalog", une publication annuelle formidable, ancêtre de l'internet selon son rédacteur Stewart Brand, et "habitats, constructions traditionnelles et marginales", traduction du livre extraordinaire "Shelter" par un autre Américain : Lloyd Kahn. Cette maison d'éditions a publié beaucoup d'excellents livres, y compris le premier, magnifique, manuel de construction en terre par un groupe de jeunes qui s'appelait CraTerre (aujourd’hui le centre mondial le plus renommé pour la recherche et l'enseignement de l'architecture en terre) et existe encore, sous le nom "éditions alternatives".

Pierre Fournier écrivait dans le premier editorial de La Gueule Ouverte en 1972, "Très vite des lecteurs m'écrivirent pour m’enjoindre de fonder, et plus vite que ça, un « parti rousseauiste » destiné à « regrouper les marginaux ». Les marginaux – comme ils ont raison – n’ayant pas envie d’être regroupés, et surtout pas au sein d’un parti, quel que soit son isme, il y avait sans doute mieux à faire".

A l'époque on se vantait d'être marginal et différent, les éditions "Autrement" ont aussi démarré en 1975 !

Les écoles "parallèles", les médecines "alternatives" étaient très cool.

Aujourd'hui, vous n'êtes plus "alternatif" ou "parallèle" mais "sectaire" ou "complotiste" !

Que s'est-il passé ?

Beaucoup de théories déclarées non scientifiques par les autorités (se laver les mains avant d'opérer un malade, l'idée que la cigarette ou l'amiante donnent le cancer, ou que les continents bougent, etc.) se sont avérées vraies, et beaucoup d'histoires de conspiration avancées par les autorités (que les soldats Irakiens avaient sorti les bébés des couveuses en 1991, que les fusées d'antrax de Saddam Hussein pouvaient atteindre Londres en 45 minutes en 2003, que le Covid-19 est apparu dans un marché d'animaux sauvages, etc.) se sont avérées fausses.

Comment séparer le vrai du faux ? Il n'y a pas de recette. Il faut parfois de pas avoir peur de se tromper, et examiner une question aussi librement que possible. Et lorsqu'on comprend que l'on s'est trompé, se corriger.

J'ai cru, au moins une fois, à une théorie du complot dont j'ai finalement reconnu qu'elle était fausse. Et ma mémoire me joue des tours ! J'ai été tout surpris de découvrir, en 2008, un de mes emails ou je me moquais d'une amie qui disait qu'aucun avion n'était tombé sur New York le 11 septembre 2001. Je lui conseillais de ne pas colporter des ragots. En 2008 ! Moi qui croyais avoir compris bien avant. Et bien non. En 2008, j'y croyais fermement. Sans avoir jamais réfléchi, d'ailleurs. J'en étais sûr, c'est tout. Pas de.temps à perdre avec ça. Je ne sais pas quand j'ai commencé à réfléchir. En 2010 j'avais changé d'avis. Peut-être grâce à cette amie, d'ailleurs. Le problème avec les croyances c'est qu'on ne s'en rends pas compte. Ni quand elles arrivent, ni quand elles s'en vont. Donc il y a sûrement encore des théories du complot fausses auxquelles je crois, dont je ne me suis pas encore aperçu que j'y crois...

Après tout, c'est ce que Gandhi, René Girard, Jacques Derrida, Julian Assange et beaucoup d'autres moins connus ont pointé du doigt : Lutter contre la violence structurelle nécessite de la mettre à jour d'abord, ce que Gandhi appelait la non-violence, et ce travail de mise en lumière s'expose à une violence exacerbée et sûre de son bon droit, qu'il eu été bien moins gênant de ne pas réveiller. 

La chanson extraordinairement paradoxale des Pink Floyd, 'comfortably numb' (tranquillement engourdi) dans l'album The Wall (1979), décrit de manière très exacte ce désir de ne pas être au courant, ce désir de s'engourdir:


Bonjour, bonjour !

Il y a quelqu'un là-dedans ?

Hochez un peu la tête si vous m'entendez !

Il y a quelqu'un à la maison ?

Alors, on me dit que vous n'êtes pas en forme ?

Bon, je peux soulager vos douleurs

Et vous remettre d'aplomb.

Détendez-vous, détendez-vous.

Il me faudra quelques renseignements d'abord,

Juste les faits de base.

Pouvez-vous me montrer où ça fait mal ?

- Ca ne fait pas mal, vous vous éloignez. Un bateau au loin, de la fumée à l'horizon. Vous m'apparaissez en vagues, vos lèvres bougent, mais je ne peux pas entendre ce que vous dites. Quand j'étais enfant, j'ai eu la fièvre, j'avais l'impression que mes mains étaient deux ballons, maintenant je ressens la même chose à nouveau. Je n'arrive pas à vous expliquer, vous ne comprendriez pas. Je ne suis pas dans mon état normal.

Un engourdissement agréable m'envahi.

- Bon, je vois. Une toute petite piqûre et tout vas disparaître. Mais vous vous sentirez peut-être un peu malade d'abord. Pouvez-vous vous lever ? Très bien, je pense que ça marche. Ca vous aidera à tenir jusqu'à la fin du spectacle. Bon, il est temps d'y aller.

(Refrain, etc.)

https://youtu.be/x-xTttimcNk

Le génie de ce dialogue est dans le malentendu radical et incurable entre la personne et une sorte d'entité froide, qui incarne la solution médicale ou technique, se donnant pour objectif d'emprisonner encore plus profondément la personne dans cet engourdissement tranquille dont elle pressent qu'il vaudrait mieux en sortir.

Le paradoxe est que cette chanson sollicite une attention aiguë de cette tentation d'engourdissement, qui d'elle-même aurait préféré ne pas se faire remarquer !

Ce retournement est aussi à l'œuvre dans la découverte, à priori paradoxale, que les traditions, si on les travaille honnêtement, peuvent servir les "marginaux", et c'est ce que les Éditions alternative et parallèles" et d'autres comme l'architecte Hassan Fathy faisaient, ce que le philosophe Jacques Derrida théorisait, et que Yeshayahu Ben-Aharon appelait, il y a 14 ans, "le retournement conscient de l'inversion inconsciente" dans son livre  "The Event in Science, History, Philosophy and Art".

Mais il y a une chose qui aujourd'hui empêche de découvrir ses propres erreurs : Dénoncer toute critique comme une "théorie du complot". Cette expression est un refuge commode pour notre paresse, mère du mensonge !

Joël Sternheimer disait que la science est fille de l'éthique. Les mensonges sont fils de la paresse...

7 janvier 2015, rue Nicolas Appert

L’attentat terroriste du 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo – et ceux du Bataclan et de l’hyper casher – étaient des rituels satanistes destinés à ancrer la France dans l’OTAN, et ils ont partiellement réussi.

Comme souvent ils font d’une pierre deux coups, et ils n’ont pas loupé Charb, profondément antiraciste, ni ses collègues, et ils auraient sûrement préféré que Nicolino ne survive pas. 

Le seul moyen de surmonter le satanisme c’est d’examiner très attentivement les faits (qui a fourni la logistique et les renseignements, tiré profit du crime, etc.) et d’écouter très attentivement son cœur et celui des autres, y compris et surtout de ceux qu’on n’aime pas (et cela n’implique pas le mépris, mais le respect), et se méfier des récits des « faiseurs ». Il n’y a pas de recette. Nous sommes tous au pied du mur. Y compris pour ne pas être, nous non plus, des « faiseurs »…

samedi 1 mars 2025

Marwa Osman

The spectacle of Volodymyr Zelensky’s visit to the Oval Office wasn’t just a diplomatic embarrassment, it was a brutal reality check for the world order that has dominated for decades. 


The West, which once cloaked its imperial demands in the language of "freedom" and "democracy," has finally shed the last mask. 


Trump didn’t even bother with the pretense. He made it clear: Ukraine is a bargaining chip, not an ally.


This is the inevitable fate of those who place their survival in the hands of a declining empire. 


Zelensky was paraded as a leader of a Western-backed war, only to be discarded the moment his usefulness waned. The arrogance of American exceptionalism has always depended on carefully crafted illusions, but Trump, in his crude transactional style, has exposed the game for what it is.


The consequences of this moment will reverberate far beyond Kyiv or Washington. The world is already divided between those clinging to the crumbling unipolar system and those forging a new, multipolar reality. This rift will widen. Alliances will harden. And as desperation fuels reckless decisions, the world inches closer to what could be the final great war of our era.


When history looks back at this moment, it won’t just see Zelensky’s shame, it will see the unmistakable signs of an empire in its last throes, willing to burn everything before accepting its own decline.


Marwa Osman, Beyrouth


https://t.me/Marwa_OsmanLB